Retour sur «COVID-19 : des réponses à vos questions»

Vaccination : Quelques précisions sur la 2ème dose (AstraZeneca, personnes immunodéprimées)

L’administration d’une seconde dose vise à accroître l’efficacité de la réponse immunitaire en intensité et en durée. La campagne d’administration des deuxièmes doses se poursuit dans les RPA notamment, les personnes vaccinées vivant en CHSLD ayant toutes reçue leur deuxième dose en date du 10 mai.

À ceux qui s’interrogent sur la possibilité de changer la date du rendez-vous, le MSSS indiquait début mai que « le déplacement du rendez-vous n’est possible que pour raison exceptionnelle liée à la santé, au travail ou au déménagement. » Pour les autres raisons (dont les vacances), aucun changement n’est accordé. La bonne nouvelle, soulignent les experts, c’est que si les promesses de livraisons de vaccins se réalisent, il est bien possible que les deuxièmes doses puissent être administrées plus rapidement que prévu. Suite au point de presse du 25 mai, Radio Canada rapporte ainsi que le gouvernement du Québec souhaite devancer à la fin août l’octroi de la deuxième dose, ce qui pourrait être possible dès la semaine prochaine via le service en ligne ClicSanté. Plus d’informations attendues le 27 mai.
AstraZeneca
Le 13 mai, le MSSS a annoncé que le vaccin AstraZeneca ne serait plus offert comme première dose, les doses restantes étant réservées pour ceux ayant reçu ce vaccin en 1ère dose, s’ils le souhaitent. En effet, les personnes auront le choix de recevoir le même vaccin en seconde dose ou de lui substituer un vaccin à ARNm.

Le 19 mai, les rendez-vous en pharmacie ont ainsi été annulés, les pharmaciens devant recontacter les personnes ciblées pour leur en fixer un nouveau en fonction du choix du vaccin pour la seconde dose. Les rendez-vous en centre de masse sont quant à eux maintenus et les deux vaccins seront alors proposés (Lire l’article Vaccin AstraZeneca – Des rendez-vous de seconde dose annulés).

Le 27 mai, le délai entre la 1ère et 2ème dose a été abaissé à 8 semaines. Il sera possible de se rendre dans un centre de vaccination sans rendez-vous à compter du 29 mai pour recevoir une 2ème dose d’AstraZeneca, si telle est l’option choisie (si un vaccin à ARNm est préféré, le rendez-vous est maintenu à 12 semaines d’intervalle de la 1ère dose). Pour connaître la liste des lieux, consulter la page de Santé Montréal Sites de vaccination sans rendez-vous 2e dose Astrazeneca.

Quelques éléments pour une décision et un consentement éclairés :

Les risques de TIPIV lors de l’administration d’une seconde dose sont évalués à 1 / 1 000 000 (contrairement à 1 / 100 000 pour une première dose) (plus de détails concernant ces thromboses atypiques : AstraZeneca : deux cas de thrombocytopénie au Québec).
D’après les résultats préliminaires d’études sur la combinaison des deux types de vaccin (à vecteur viral et à ARNm), les personnes qui recevront deux vaccins différents ressentiront probablement des effets secondaires plus importants dans les jours suivants la seconde dose, tels que de la fièvre, des maux de tête et de la fatigue.
Suite à l’analyse des données disponibles, le CCNI approuve désormais le mélange de doses de vaccins différents (ARNm et vecteur viral). Le CCNI précise dans son avis que :

Les données probantes actuelles suggèrent qu’une première dose du vaccin d’AstraZeneca suivie d’une deuxième dose de vaccin à ARNm (Pfizer-BioNTech a été utilisé dans les études) a un bon profil d’innocuité et peut stimuler la réponse immunitaire à des intervalles plus courts (4 semaines) et plus longs (8 à 12 semaines).
Il existe une possibilité d’augmentation des effets secondaires à court terme lors de l’utilisation de calendrier vaccinal mixte contre la COVID-19, notamment des maux de tête, de la fatigue et une sensation de malaise général. Ceci a été particulièrement noté avec un intervalle court de 4 semaines entre la première et la deuxième dose. Ces effets secondaires sont temporaires et se résorbent sans complications.

Mi-juin, une étude britannique indique que 2 doses des vaccins Pfizer ou AstraZeneca protègent à plus de 90 % contre les hospitalisations après avoir contracté le variant Delta. L’étude de Public Health England (PHE) montre une protection à 96 % contre les hospitalisations après deux doses du vaccin de Pfizer et à 92 % pour AstraZeneca.
Dans un Avis du 15 juin, le CIQ recommande désormais un vaccin à ARNm en seconde dose :

Risque de TIPIV : « Pour les personnes de moins de 45 ans qui auraient reçu le vaccin AstraZeneca comme 1re dose, il apparaît préférable, par précaution, de proposer un vaccin à ARN messager pour la 2e dose. »
Efficacité : « Pour les personnes de 45 ans et plus qui auraient reçu le vaccin AstraZeneca comme 1re dose, le CIQ privilégie également l’offre d’un vaccin à ARN messager pour la 2e dose, bien que l’offre d’une 2e dose de vaccin AstraZeneca reste une option valable qui devrait être disponible. Cette recommandation est en lien avec les données d’immunogénicité très récentes suggérant qu’un schéma « 1re dose AstraZeneca + 2e dose vaccin ARN messager » procure une réponse immunitaire, mesurée en laboratoire, supérieure à deux doses de vaccin AstraZeneca »

Pour en savoir plus, consulter l’avis du CCNI du 1er juin :

Réponse rapide du CCNI : Interchangeabilité des vaccins authorisés contre la COVID-19
Résumé de la réponse rapide du CCNI

Lire aussi l’article Deuxième dose d’AstraZeneca : dois-je recevoir le même vaccin ou choisir Pfizer ou Moderna ?
Personnes immunodéprimées
Le 7 mai, une nouvelle directive concernant le délai entre les deux doses pour certaines personnes immunodéprimées a été publiée. Le MSSS a ainsi annoncé le 13 mai que les personnes fortement immunosupprimées ou qui reçoivent des traitements de dialyse rénale pourront se prévaloir de la seconde dose de vaccin plus tôt que prévu initialement.

Cette décision fait suite à un avis du CIQ et permettra aux personnes répondant à certains critères cliniques de recevoir leur deuxième dose 28 jours après la première (au lieu de 16 semaines ou 112 jours).

Cette recommandation s’appuie sur des données montrant que chez les personnes atteintes de ces maladies ou suivant des traitements particuliers, la réponse immunitaire après la première dose est faible, d’où l’importance de recevoir la deuxième plus rapidement.

À noter : les personnes concernées par ce changement n’auront pas à faire de démarches, elles seront contactées directement par l’établissement de santé et de services sociaux de leur région, dans un cas pour devancer le rendez-vous de la seconde dose, et dans l’autre pour établir la date de l’administration de la première. Si la période de 28 jours est déjà écoulée, un rendez-vous sera attribué le plus tôt possible.