Retour sur «COVID-19 : des réponses à vos questions»

Vaccin d’AstraZeneca & Seconde dose

Le 20 avril, le cabinet du premier ministre a indiqué que le vaccin d’AstraZeneca serait dorénavant offert uniquement aux personnes de 45 ans et plus. L’INSPQ indique en effet que « Dans le contexte épidémiologique actuel d’une troisième vague en croissance, le CIQ considère que les avantages de la vaccination chez les personnes de 45 ans et plus dépassent largement les risques de thrombose avec thrombocytopénie immunitaire vaccinale (TIPIV) et recommande l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca chez ces dernières. Les personnes de ce groupe d’âge vivant avec une maladie chronique ont un risque plus important de complications de la COVID-19 et devraient être particulièrement encouragées à recevoir le vaccin. »

Le 13 mai, le MSSS a annoncé que le vaccin d’AstraZeneca ne serait plus offert comme première dose, les doses restantes étant réservées pour ceux ayant reçu ce vaccin en 1ère dose, s’ils le souhaitent. En effet, les personnes auront le choix de recevoir le même vaccin en seconde dose ou de lui substituer un vaccin à ARNm.

Quelques éléments pour une décision et un consentement éclairés :

Les risques de TIPIV lors de l’administration d’une seconde dose sont évalués à 1 / 1 000 000 (contrairement à 1 / 100 000 pour une première dose) (plus de détails concernant ces thromboses atypiques : AstraZeneca : deux cas de thrombocytopénie au Québec).
D’après les résultats préliminaires d’études sur la combinaison des deux types de vaccin (à vecteur viral et à ARNm), les personnes qui recevront deux vaccins différents ressentiront probablement des effets secondaires plus importants dans les jours suivants la seconde dose, tels que de la fièvre, des maux de tête et de la fatigue.
Suite à l’analyse des données disponibles, le CCNI approuve depuis le 1er juin le mélange de doses de vaccins différents (ARNm et vecteur viral). Le CCNI précise dans son avis que :

Les données probantes actuelles suggèrent qu’une première dose du vaccin d’AstraZeneca suivie d’une deuxième dose de vaccin à ARNm (Pfizer-BioNTech a été utilisé dans les études) a un bon profil d’innocuité et peut stimuler la réponse immunitaire à des intervalles plus courts (4 semaines) et plus longs (8 à 12 semaines).
Il existe une possibilité d’augmentation des effets secondaires à court terme lors de l’utilisation de calendrier vaccinal mixte contre la COVID-19, notamment des maux de tête, de la fatigue et une sensation de malaise général. Ceci a été particulièrement noté avec un intervalle court de 4 semaines entre la première et la deuxième dose. Ces effets secondaires sont temporaires et se résorbent sans complications.

Mi-juin, une étude britannique indique que 2 doses des vaccins Pfizer ou AstraZeneca protègent à plus de 90 % contre les hospitalisations après avoir contracté le variant Delta. L’étude de Public Health England (PHE) montre une protection à 96 % contre les hospitalisations après deux doses du vaccin de Pfizer et à 92 % pour AstraZeneca.
Dans un Avis du 15 juin, le CIQ recommande désormais un vaccin à ARNm en seconde dose :

Risque de TIPIV : « Pour les personnes de moins de 45 ans qui auraient reçu le vaccin AstraZeneca comme 1re dose, il apparaît préférable, par précaution, de proposer un vaccin à ARN messager pour la 2e dose. »
Efficacité : « Pour les personnes de 45 ans et plus qui auraient reçu le vaccin AstraZeneca comme 1re dose, le CIQ privilégie également l’offre d’un vaccin à ARN messager pour la 2e dose, bien que l’offre d’une 2e dose de vaccin AstraZeneca reste une option valable qui devrait être disponible. Cette recommandation est en lien avec les données d’immunogénicité très récentes suggérant qu’un schéma « 1re dose AstraZeneca + 2e dose vaccin ARN messager » procure une réponse immunitaire, mesurée en laboratoire, supérieure à deux doses de vaccin AstraZeneca »

Début juillet, une étude britannique a démontré que mélanger les vaccins d’AstraZeneca et de Pfizer protège au moins tout aussi bien contre la COVID-19 que deux vaccins identiques. Confirmant que la combinaison de vaccins différents provoquerait jusqu’à deux fois plus d’effets secondaires, l’étude révèle que ce ne sont pas des effets sévères (impliquant une hospitalisation), mais des symptômes bénins (comme des rougeurs ou de la fièvre) qui sont gérables par les traitements habituels.

Pour en savoir plus, consulter l’avis du CCNI du 1er juin :

Réponse rapide du CCNI : Interchangeabilité des vaccins autorisés contre la COVID-19
Résumé de la réponse rapide du CCNI

Lire aussi l’article Deuxième dose d’AstraZeneca : dois-je recevoir le même vaccin ou choisir Pfizer ou Moderna ?