Retour sur «COVID-19 : des réponses à vos questions»

Troisième dose : Appel au moratoire – OMS

*Dose supplémentaire recommandée pour les personnes immunodéprimées*

Devant le gouffre entre les pays riches, où les vaccins contre la COVID-19 abondent, et les pays pauvres, qui n’ont pu immuniser qu’une faible partie de leur population, l’OMS a réclamé début août un moratoire sur les doses de rappel pour tenter de rétablir un semblant d’équilibre.
« Nous avons un besoin urgent d’inverser les choses, de passer d’une majorité de vaccins allant dans les pays riches à une majorité allant dans les pays pauvres », a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’un point de presse à Genève.
Il réagissait au fait que l’Allemagne et Israël ont d’ores et déjà annoncé des campagnes de troisième dose pour les vaccins nécessitant deux doses initiales. Ces doses de rappel sont destinées notamment aux personnes âgées dont le système immunitaire ne produit pas toujours assez d’anticorps malgré la vaccination complète.

Le patron de l’agence onusienne a demandé que le moratoire dure « au moins jusqu’à fin septembre » pour tenter d’atteindre un objectif qu’il avait fixé en mai : que 10 % de la population de tous les pays du monde soit vaccinée contre la COVID-19. La maladie a fait officiellement plus de 4,2 millions de morts depuis fin 2019.
« Pour y arriver, il nous faut la coopération de tout le monde, en particulier de la poignée de pays et d’entreprises qui contrôlent la production mondiale de vaccins », a-t-il souligné.
Il en a notamment appelé aux groupes pharmaceutiques pour qu’ils favorisent Covax, un système international mis en place pour tenter justement de lutter contre l’inégalité vaccinale et d’aider 92 pays pauvres à immuniser leur population.

Pour l’heure, Covax n’arrive pas à remplir sa mission, faute de doses, et n’a pu distribuer qu’une petite fraction de ce qui était initialement prévu, parce qu’on ne peut acheter les vaccins nécessaires ou parce que l’approvisionnement a été bloqué par l’Inde pour combattre la pandémie chez elle.

Le système a toutefois pu bénéficier de dizaines de millions de doses de vaccins offertes par des pays qui en avaient trop – ou d’un type qui ne leur convenait pas –, comme les États-Unis, mais aussi la France et d’autres États européens.

Sur les 4 milliards de doses injectées dans le monde, 80 % sont allées à des pays à revenu élevé ou moyen supérieur, alors qu’ils représentent moins de 50 % de la population mondiale.

Les États-Unis ont d’ores et déjà rejeté cet appel à un moratoire ; Israël a lancé une campagne la semaine dernière pour donner une troisième dose aux plus de 60 ans et l’Allemagne compte lancer sa campagne dès le 1er septembre pour les personnes âgées et vulnérables. « Notre objectif est double : nous voulons fournir une troisième dose à titre préventif aux personnes vulnérables en Allemagne et parallèlement apporter notre soutien à la vaccination, si possible, de l’ensemble des populations dans le monde » en donnant des dizaines de millions de doses à Covax, a expliqué un porte-parole du ministère allemand de la Santé à l’AFP.

Lire l’intégralité de l’article COVID-19 : l’OMS appelle à un moratoire sur les doses de rappel jusqu’à fin septembre.
Exception
Le 11 octobre, tout en maintenant l’appel au moratoire jusqu’à la fin de 2021, l’OMS a recommandé l’administration d’une dose supplémentaire de vaccin aux personnes « modérément ou sévèrement immunodéprimées », pour tous les vaccins homologués par l’agence onusienne, afin de porter leur réponse immunitaire au niveau de protection requis pour les empêcher de développer des formes graves de la maladie nécessitant une hospitalisation ou provoquant la mort.

Les vaccins approuvés sont ceux des entreprises Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Johnson & Johnson, Sinopharm et Sinovac.

À noter : Les personnes immunodéprimées avaient été écartées des essais cliniques qui ont permis de déterminer les protocoles de vaccination.

Lire l’article L’OMS recommande une troisième dose pour les immunodéprimés.