Selon un récent rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’adoption immédiate d’un revenu minimum provisoire pour les personnes les plus pauvres du monde pourrait ralentir la flambée actuelle des cas de COVID-19 en permettant à près de trois milliards de personnes de rester chez elles pendant la pandémie.
Le rapport, Revenu minimum provisoire: protéger les pauvres et les personnes vulnérables dans les pays en développement (en anglais), estime qu’environ 199 milliards de dollars EU par mois pourraient fournir un revenu minimum garanti pendant six mois aux 2,7 milliards de personnes vivant en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté dans 132 pays en développement.
Le rapport conclut qu’il est urgent d’adopter cette mesure réalisable dans un contexte où la pandémie se propage désormais à un rythme de plus de 1,5 million de nouveaux cas par semaine, en particulier dans les pays en développement où sept travailleurs sur dix vivent grâce aux marchés informels et ne peuvent pas gagner d’argent s’ils restent chez eux.
Les travailleurs informels, à faible revenu, les femmes et les jeunes, les réfugiés, les migrants et les personnes handicapées – et ce sont eux qui sont les plus durement touchés par cette crise, constituent une grande partie du nombre considérable de personnes non couvertes par les programmes d’assurance sociale.
Un revenu minimum provisoire n’est cependant pas une solution miracle aux difficultés économiques que cette pandémie a engendrées. La protection des emplois, l’élargissement du soutien aux micros, petites et moyennes entreprises et l’utilisation de solutions numériques pour identifier les personnes exclues et les atteindre sont autant de mesures que les pays peuvent prendre.
Le COVID-19 a exacerbé les inégalités mondiales et nationales existantes et a créé de nouvelles disparités qui frappent le plus durement les personnes les plus vulnérables. Avec jusqu’à 100 millions de personnes supplémentaires plongées dans l’extrême pauvreté en 2020, 1,4 milliard d’enfants touchés par des fermetures d’écoles, un chômage record et la perte de moyens de subsistance, le PNUD prévoit que le développement humain mondial va diminuer cette année pour la première fois depuis l’introduction du concept.