L’annonce d’une entente entre la Société de transport de Montréal (STM) et l’industrie du taxi pour améliorer le transport adapté réjouit les acteurs de cette industrie frappée par la pénurie de main-d’œuvre.
L’entente, qui s’échelonnera sur six ans, a pour but de contrer la pénurie de main-d’œuvre que connaît le secteur, et de juguler «l’augmentation importante de ses frais d’exploitation», rapporte la STM dans un communiqué.
Un montant de 7,5 millions $ sera déboursé dès la première année.
Les apports visent notamment à conserver le bassin actuel de chauffeur, ainsi qu’à en recruter de nouveaux afin de mieux répondre «à la reprise et à la croissance de l’achalandage», et à instaurer une collaboration accrue avec les compagnies de taxi, encore dans le but d’attirer des chauffeurs.
Cette reprise de l’achalandage est attribuée à l’augmentation de la demande occasionnée entre le mois de septembre et de décembre chaque année.
«Le calcul est simple, moins de chauffeurs disponibles signifient moins de véhicules en transport adapté sur la route afin de répondre aux besoins de nos clients […] Pour pallier cette situation, il faut rendre le secteur attrayant. Nous sommes heureux de constater aujourd’hui que la STM voit la chose du même œil et passe de la parole aux actes», ont expliqué les porte-paroles des fournisseurs en transport adapté de Montréal, Yung Cuong, Ayman Al-Sayed, Jebrine Kabalan et Frédéric Prégent dans un communiqué.
«La commission des transports du Québec a décrété une augmentation du prix du taximètre qui entrera en vigueur à partir du 12 septembre. Si les sociétés de transport n’augmentent pas leurs tarifs horaires, ça devient très peu compétitif par rapport au reste du marché», a rapporté M.Prégent.
«La STM a décidé de prendre la problématique de front en ajustant les tarifs dans le but de s’assurer de rester compétitive par rapport à tout le cocktail de transports qui est offert par un chauffeur de taxi, ou que le taxi dessert», a-t-il ajouté.
Les fournisseurs de transports adaptés ont d’ailleurs salué la diligence des deux parties de l’entente qui ont fait acte de rapidité et de compétence aux yeux des fournisseurs, en attestant que «les résultats de cette démarche sont convaincants».
Rappelons que ces derniers avaient interpellé le gouvernement en mai 2022 afin de réclamer des mesures d’urgence «comparables à celles octroyées à l’industrie du camionnage par le ministère des Transports du Québec (MTQ)».
«La STM continuera de collaborer avec ses partenaires et le gouvernement afin de trouver des solutions pérennes pour offrir un service de transport adapté efficace et performant afin de pouvoir revenir rapidement à sa politique de zéro refus», a annoncé le président du conseil d’administration de la STM, M. Éric Alan Caldwell.
La STM offre un service de transport adapté pour les personnes à mobilité réduite, à l’aide de 89 minibus. Un total de 29 000 clients utilise le service sur l’île de Montréal.