La COPHAN, un organisme national qui œuvre à la défense des personnes handicapées, a convié les candidats de la région, mercredi à Trois-Rivières, pour entendre leurs propositions en lien avec les problématiques qui affectent les personnes handicapées et leurs familles.
Les principaux partis politiques ont été invités à déléguer un candidat afin de présenter tour à tour les solutions qu’ils proposent pour répondre aux trois enjeux suivants: l’accessibilité universelle, le transport adapté ainsi que le coût de la vie/appauvrissement.
Les candidats présents étaient Adams Tekougoum, candidat pour le Parti libéral du Québec à Trois-Rivières, Steven Roy Cullen, candidat pour Québec solidaire à Trois-Rivières, et Pascal Bastarache, candidat pour le Parti Québécois dans Laviolette-Saint- Maurice.
Adams Tekougoum a rappelé l’importance de soutenir les personnes vivant avec un handicap. « C’est une des raisons pour lesquelles je me suis engagé en politique, a-t-il lancé. J’ai rencontré plusieurs de ces personnes au cours de ma vie et je pense qu’il faut augmenter le financement des organismes pour mieux les aider. Je pense aussi qu’il faut augmenter le financement des municipalités pour le transport adapté. »
Pour sa part, Steven Roy Cullen a parlé d’une loi sur l’accessibilité universelle. « Toute nouvelle construction commerciale devra être élaborée pour garantir l’accessibilité à tous, dit-il. Nous mettrons tout en œuvre pour rendre les loisirs accessibles, de même que les activités culturelles, sociales et sportives. Il faut des investissements massifs en matière de transport adapté pour réduire la tarification des transports. Il faut aussi du financement à la mission pour les organismes communautaires et bonifier l’offre de soutien à domicile »
Quant à lui, Pascal Bastarache a martelé l’importance de faire un virage à 180 degrés vers les soins à domicile. « Je travaille dans le réseau de la santé et des services sociaux et ça m’a toujours submergé d’émotions de voir à quel point les gouvernements sont bons pour couper toujours là où il y a le plus de difficultés, affirme-t-il. Je pense qu’il faut financer l’adaptation des maisons pour que les gens puissent bien vivre chez eux et y rester le plus longtemps possible. Notre parti veut mettre en place une passe climat pour un transport collectif et adapté à faible coût. »
Les demandes du milieu
Sur le terrain, Paul Lupien de la COPHAN demande aux partis politiques que le transport adapté soit largement amélioré. « Avec la loi 17, on est comme avant 1980, soutient-il. C’est rendu que des municipalités au Québec disent que c’est un loisir d’aller faire l’épicerie et ne font plus de transport pour les loisirs. C’est déplorable. »
« Chaque fois que le gouvernement fait une coupure, il prend le plus facile et coupe les services aux personnes handicapées, ajoute-t-il. On est en train de reconfiner les personnes handicapées chez elles et ça ne changera pas tant qu’il n’y aura pas un meilleur investissement dans les services et de vraies redditions de comptes de la part des municipalités. Les municipalités utilisent les autobus de transport adapté pour faire du transport collectif. C’est encore les personnes handicapées qui écopent. »
M. Lupien rappelle que bien des personnes vivant avec un handicap vivent sous le seuil de la pauvreté. « Toutes les réductions d’impôts annoncées, ça ne donne rien à ces gens-là. Et quand les montants versés sont augmentés, ça ne correspond jamais au coût de la vie. On n’a pas demandé d’être handicapé. Nous, les personnes handicapées, on se sent comme si on ne voulait pas nous voir. C’est comme si on se fait dire de rester chez nous », termine-t-il.