Une marchette intelligente pour un jeune Mont-Jolien, qui centuple sa distance de marche

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Colin Richard Mittler, un Mont-Jolien atteint de paralysie cérébrale, a participé à un projet de recherche destiné à améliorer la mobilité des personnes qui ont un handicap physique. Grâce à une marchette intelligente, ce garçon de 11 ans a réussi à centupler la distance qu’il était capable de parcourir à la marche.

Après avoir fait le premier essai [avec la marchette], il a dit : « Je veux revenir demain! Je veux revenir demain et [l’essayer] plus longtemps », raconte la maman de Colin, Alice Mittler, de passage à l’émission Info-réveil mercredi matin.

« Ça a été absolument incroyable pour Colin. »

— Une citation de  Alice Mittler, mère de Colin

Alice Mittler indique qu’avec une marchette classique, son fils peut faire environ 20 mètres de marche, et ce, avec beaucoup d’efforts. Il a besoin d’être en appui sur ses bras, il a besoin de maîtriser son équilibre parce qu’il n’est pas attaché [dans la marchette]. Nous, ça nous en demande aussi beaucoup, parce qu’on a beaucoup, beaucoup besoin de l’encadrer pour ne pas qu’il tombe, explique-t-elle.

Avec la marchette intelligente, Colin a pu parcourir de 200 à 300 mètres seulement au premier essai. La deuxième fois, il a fait 500 mètres! lance Mme Mittler.

Le jeune garçon a finalement pu marcher sur une distance d’un kilomètre lors d’une présentation de la nouvelle marchette devant des chercheurs à Québec.

« En trois heures, j’ai réussi à faire un kilomètre! »

— Une citation de  Colin, 11 ans

Puisque la marchette lui permet d’avoir les mains libres, Colin peut même jouer au ballon. Cette technologie lui permet aussi de courir, se réjouit sa mère.

« Il va pouvoir se servir un verre d’eau, se brosser les dents, tout ce qu’on est capable de faire debout. Il pourra jouer au soccer au même niveau que les autres amis. »

— Une citation de  Alice Mittler, mère de Colin

Alice Mittler espère que cette nouvelle technologie aidera Colin à accroître sa force musculaire et sa densité osseuse pour qu’il soit davantage autonome dans ses déplacements et dans ses activités du quotidien.

Une marchette au service du mouvement

La marchette qu’a testée Colin a été mise au point par Ora médical, une entreprise qui utilise l’intelligence artificielle pour améliorer la réadaptation des personnes à mobilité réduite.

La technologie utilisée dans cette marchette permet à l’équipe de chercheurs d’étudier comment le patient se déplace, explique la cofondatrice et présidente d’Ora médical, Sarah Lambert.

On est en train d’analyser ces données-là pour envoyer des recommandations hyper personnalisées pour faire en sorte que les patients puissent mieux marcher avec notre appareil, précise la chercheuse.

Mme Lambert ajoute que pour l’instant, le projet de recherche se fait uniquement avec des enfants âgés de 4 à 12 ans puisque, à cet âge, ils ont un gros potentiel d’amélioration à la marche.

Les enfants ciblés par l’étude vivent avec diverses pathologies, par exemple la paralysie cérébrale ou l’amyotrophie spinale.

« Au Canada et aux États-Unis, on dénombre 170 000 patients comme Colin qui pourraient bénéficier d’un appareil comme le nôtre. »

— Une citation de  Sarah Lambert, cofondatrice et présidente d’Ora médical

Mon but, c’était d’imiter ma thérapie [en physiothérapie] manuelle avec un outil d’aide à la marche. Je voulais répliquer les mains avec une marchette. Je voulais [soutenir] le patient au niveau des hanches. C’est ça qu’on fait avec un harnais, puis on vient reprendre du poids de l’usager, qui est vraiment supporté par la taille, décrit Sarah Lambert.

Ainsi, l’usager a les mains libres, ajoute-t-elle. La marchette est ensuite ajustable selon les progrès du patient.

Les études sur la marchette artificielle ont été envoyées à Santé Canada. Sarah Lambert espère que le produit sera approuvé ce mois-ci.

Une fois sur le marché, la marchette intelligente pourrait coûter environ 7500 $.

De son côté, la famille de Colin souhaite se procurer la marchette d’ici le mois de mars, mais son coût élevé pourrait tout de même représenter un frein à l’achat.

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Publié le 04 janvier 2023
Par Lysbertte Cerne