Rapport « Mobiliser la santé publique contre les changements climatiques au Canada »

Le rapport annuel de l’Administratrice en chef de la santé publique Canada intitulé « Mobiliser la santé publique contre les changements climatiques au Canada » a été déposé au Parlement.

Ce rapport est axé sur les répercussions des changements climatiques sur la santé et sur le rôle important que les systèmes de santé publique peuvent jouer dans la prévention et la réduction de ces répercussions pour toutes les personnes vivant au Canada.

Extraits du rapport

  • Au Canada, les changements climatiques se traduiront par des épisodes de chaleur extrême plus fréquents et plus intenses. La recherche en santé publique et les rapports des coroners indiquent que les personnes et les groupes de personnes connaissant des difficultés matérielles et ayant un faible réseau social sont les plus à risque. En effet, un lien clair a été établi entre les températures intérieures élevées et les blessures et décès liés à la chaleur. Plus précisément, les personnes âgées, en situation de handicap, vivant avec une maladie mentale ou une maladie chronique, ainsi que celles qui n’ont pas accès à la climatisation ou à la protection d’espaces verts environnants, comptent parmi les plus susceptibles à la chaleur extrême.
  • Les maladies non transmissibles et l’incapacité, ainsi que les maladies chroniques préexistantes, seront également aggravées par les changements climatiques. Les personnes vivant avec des maladies chroniques et les personnes en situation de handicap font face à un plus grand risque de maladie ou de décès lorsqu’elles sont exposées à des épisodes de chaleur accablante, des phénomènes météorologiques extrêmes, des maladies transmissibles par l’eau ou une mauvaise qualité de l’air.
  • Jusqu’à présent, les changements climatiques n’ont pas toujours été considérés sous l’angle de l’équité. Si certains déterminants sociaux de la santé ont fait l’objet de recherches, d’autres nécessitent une attention plus poussée. Par exemple, les efforts d’adaptation aux changements climatiques ont mis davantage l’accent sur les iniquités liées au revenu, mais moins sur les expériences des Premières Nations, des Inuits et des Métis, des populations racialisées, migrantes et 2ELGBTQI+ et des personnes en situation de handicap.
  • Pour étendre la surveillance, il faut aussi mettre l’accent sur les iniquités en santé. Des données qui peuvent être ventilées par variables démographiques amélioreraient grandement les connaissances au sujet des vulnérabilités liées aux changements climatiques. Cela permettrait également de mieux comprendre les interconnexions entre les iniquités et la façon dont elles entraînent les risques. Un rapport rédigé par le Bureau des coroners de la Colombie-Britannique fournit un bon exemple en révélant que la plupart des décès liés à la chaleur associés au dôme de chaleur de 2021 concernaient des adultes plus âgés qui vivaient seuls et dont la santé était compromise par de multiples maladies chroniques. Les données montrent également que la majorité des personnes décédées vivaient dans des quartiers socialement ou matériellement défavorisés. Il est possible de saisir les iniquités intersectionnelles à l’aide de stratificateurs d’équité multiples, comme la race, le revenu, le sexe et la situation de handicap, ou au moyen d’indicateurs. Cette compréhension appuierait l’évaluation de la santé de la population relativement aux risques et aux répercussions différentiels des changements climatiques sur la santé.
    L’Agence de la santé publique du Canada a récemment publié une revue de la littérature et une liste de vérification pour appuyer l’intégration de la théorie de l’intersectionnalité dans les analyses quantitatives d’équité en santé.
  • Les données montrant que la pandémie a aggravé de nombreux facteurs structurels et systémiques contribuant aux iniquités de santé continuent de s’accumuler. Certains groupes, comme les peuples autochtones, les communautés racialisées, les femmes, les personnes vivant avec un faible revenu et les personnes en situation d’itinérance ont été touchés de façon disproportionnée par les répercussions directes et indirectes de la pandémie, tout comme les personnes en situation de handicap, les personnes qui consomment des substances, les personnes incarcérées et les communautés 2ELGBTQQ+.

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Publié le 25 octobre 2022