Un seul ascenseur en cas de panne, stationnement trop petit, pas de tunnel adapté vers le métro… Des personnes en situation de handicap dénoncent le fait que le Réseau express métropolitain (REM) ne soit pas aussi accessible que promis.
«Ça devait être 100% accessible, moderne. C’est comme si on se réveillait le matin de Noël et qu’il n’y avait pas de cadeau sous le sapin», résume Michiel Schrey, dont le fils de 14 ans, Nicholaas, se déplace en quadriporteur en raison d’une maladie chronique.
Lors des portes ouvertes samedi, pas de chance, le seul ascenseur de la station Gare Centrale était en panne.
«On était prisonniers dans le sous-sol, il n’y avait aucune autre sortie. Si ça se reproduit, ça devient zéro accessible», déplore-t-il.
Transport mésadapté
«Il faudrait un deuxième ascenseur pour quand il y a des pannes», abonde Julien Gascon-Samson, cogestionnaire de la page Facebook Transport mésadapté.
L’enseignant a déménagé près d’une station du REM pour se déplacer facilement en quadriporteur, mais son trajet jusqu’au centre-ville est moins facile que prévu.
«Entre la gare Centrale et le métro, il y a un tunnel, mais il n’est pas accessible. Ce n’est pas la fin du monde, on peut passer par l’extérieur, mais cet hiver, ça va être difficile», laisse-t-il tomber, déçu.
En cas d’interruption de service à bord du REM, il se demande quel est le plan pour les personnes à mobilité réduite.
«S’il y a une panne, est-ce qu’on peut embarquer dans les navettes avec une aide à la mobilité ou il faut absolument faire venir un transport adapté? demande-t-il. Ça peut être très long, ça peut prendre 45 minutes, voire une heure.»
Escaliers hors service
Seulement deux des cinq stations disposent d’escaliers mécaniques, tous hors service lors du passage du Journal mercredi.
«Ça veut dire que les gens qui ont de la difficulté à marcher, les personnes âgées sont obligées de monter à pied», remarque la présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion du Québec (RAPLIQ), Francine Leduc.
Même si RAPLIQ a été consulté en amont, sa liste de doléances est longue.
«Le stationnement adapté à Brossard est tellement étroit, je ne vois pas comment une personne handicapée peut ouvrir sa porte de façon à pouvoir sortir», illustre Francine Leduc.
Il n’y a aucune indication pour signaler où sont les ascenseurs, les guichets pour acheter les titres sont trop hauts pour une personne en fauteuil roulant, il n’y a pas d’accoudoirs sur certains bancs, énumère-t-elle.
«Le REM est un réseau accessible universellement. Toutes les composantes ont été réfléchies en collaboration avec plusieurs groupes de citoyens», se défend dans un courriel la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec gestionnaire du REM, CDPQ Infra.
Le travail de collaboration se poursuit avec les groupes impliqués dans une démarche d’«amélioration continue», précise le porte-parole, Marc-André Tremblay, soulignant que les équipements sont en «période de rodage».
Quelques manquements
- Un seul ascenseur dans certaines stations
- Des stationnements réservés trop étroits
- Des guichets d’achat de titres trop hauts
- Pas d’accoudoirs sur certains bancs
- Des navettes pas adaptées en cas de panne
Source: RAPLIQ