Maxime Trudel est âgé de 33 ans. Il se rend à l’hôpital Cloutier-du-Rivage au moins tous les trois mois pour recevoir des injections de Botox, mais ce n’est pas pour obtenir des améliorations esthétiques, mais bien pour gérer sa spasticité.
Plus de 400 patients effectuent comme lui un suivi régulier à la clinique de gestion de la spasticité de Trois-Rivières, le plus gros établissement de ce genre au Québec. L’endroit est un véritable petit département des miracles pour les gens qui ont à s’y rendre. D’ailleurs, cette année, la clinique fête ses 20 ans d’existence.
« La spasticité, c’est une augmentation du tonus musculaire qui est indépendante de notre volonté. Lorsqu’on a un dommage sur le cerveau, sur la moelle épinière, on va perdre de la motricité et il va y avoir des réflexes anormaux qui vont apparaître », explique, Stéphane Charest, le cofondateur de la clinique.
« En général, presque 50 % des gens et plus qui ont eu un accident vasculaire cérébral vont avoir un peu de spasticité la même chose en sclérose en plaque », ajoute-t-il.
Maxime est paralysé du côté droit. Les injections qu’il reçoit lui permettent le plus de s’approcher d’une vie normale, dit-il. Chez lui, la spasticité est plus handicapante que douloureuse. Par exemple, il lui est difficile d’ouvrir la main.
« Tu sacrifies de la force pour avoir du contrôle. » – Maxime Trudel, patient à la clinique de gestion de la spasticité du CIUSSS MCQ
« De recevoir des injections aux trois mois ça me facilite grandement la vie quand vient le temps de faire mes transferts, pour mon hygiène quotidienne, au niveau de la propulsion pour pouvoir me propulser avec mes bras. »
Le plaisir de travailler
De son côté, Alexis Rouette souffre de paralysie cérébrale. Les orteils de l’un de ses pieds sont recourbés vers l’intérieur. Les injections lui permettent de détendre les muscles de son pied pour qu’il puisse revenir à plat. Le garçon de 27 ans réussit malgré sa condition à travailler comme concierge et il s’en fait une fierté.
« C’est ça qui me permet d’avancer, puis de travailler. » – Alexis Rouette, patient à la clinique de gestion de la spasticité du CIUSSS MCQ
« Les médecins avaient peur que je fasse une scoliose donc j’ai eu une grosse opération, il a fallu que je réapprenne à marcher. À la suite de ça, on s’est rendu compte de mes orteils marteaux, ce sont les effets de l’opération. »
Alexis et Maxime ne se connaissent pas, mais ils ont un point en commun. Celui de lutter pour conserver leur autonomie au quotidien.