L’acide hyaluronique, peu efficace contre l’arthrose du genou, selon une étude

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Il y a très peu de bénéfice à injecter de l’acide hyaluronique chez les patients atteints d’arthrose du genou, selon une vaste étude publiée jeudi. Celle-ci ajoute aux doutes grandissants quant à l’intérêt de ce traitement pourtant utilisé depuis des décennies pour diminuer la douleur.

Ce travail « ne plaide pas pour un usage généralisé de la viscosupplémentation pour traiter l’arthrose du genou », résument les auteurs de l’étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ).

L’arthrose du genou est l’un des rhumatismes les plus courants. Les personnes qui en souffrent subissent une détérioration du cartilage de l’articulation du genou, ce qui entraîne des douleurs et des difficultés au quotidien, notamment pour marcher.

Selon un bilan fait en 2020, cité par les auteurs de l’étude, elle touche plus de 500 millions de personnes dans le monde. Les données de Statistique Canada montrent que des 37 % des Canadiens de 20 ans et plus qui ont reçu un diagnostic d’arthrite, 29 % éprouvaient des douleurs au genou.

Depuis plusieurs décennies, l’un des principaux traitements consiste à injecter de l’acide hyaluronique – une substance gélatineuse qui favorise une bonne lubrification – dans les articulations douloureuses.

Mais l’efficacité réelle de ce traitement, qu’on nomme viscosupplémentation, est de plus en plus remise en question. En France, la Sécurité sociale a cessé son remboursement il y a quelques années, malgré l’opposition des spécialistes de ces procédures, des laboratoires producteurs d’acide hyaluronique et des associations de patients.

Effets secondaires graves

L’étude du BMJ va dans ce sens. Il s’agit d’une méta-analyse, qui compile un certain nombre de travaux préalables – ici plusieurs dizaines – et donne donc une bonne idée de l’état des connaissances.

Les auteurs admettent que la viscosupplémentation contribue à « une petite diminution de la douleur liée à l’arthrose du genou », mais l’effet est trop réduit pour considérer qu’il a des bénéfices sur le plan clinique d’autant plus que cela n’est pas sans danger. « La viscosupplémentation est associée à une fréquence plus élevée d’effets secondaires graves, quand on la compare avec un placebo », notent les auteurs.

Ces derniers, même s’ils ne peuvent exclure un éventuel intérêt de la viscosupplémentation pour des catégories spécifiques de patients, appellent donc à ne plus en faire un traitement systématique dans le traitement de l’arthrose du genou.

Publié le 07 juillet 2022
Par AFP