Le Centre Philou de Montréal, qui offre des services d’aide et de développement en continu aux enfants polyhandicapés et leur famille, lance un appel à l’aide pour pouvoir ouvrir un centre d’expertise dans la province afin d’éviter que cette clientèle soit forcée de vivre en CHSLD à partir de l’âge de 21 ans.
«Ça me tuerait! Je pense que je ne pourrais pas me défaire de cette culpabilité. Pour moi, ce n’est pas envisageable d’envoyer mon fils dans un CHSLD. Nous avons 220 parents au Centre Philou qui ont investi dans le bonheur de leur enfant. Ce n’est pas vrai que nous allons les laisser aller dans un CHSLD, ce n’est pas humain», a raconté Diane Chênevert, la directrice générale du Centre Philou, au micro de Benoît Dutrizac à QUB Radio.
Pour mettre en avant leur cause, le Centre Philou a organisé une marche sur le Mont-Royal la fin de semaine dernière où une vingtaine de familles était sur place.
«On voulait démontrer à quel point nous sommes capables de gravir des montagnes même sous la pluie. Cela dit, il faut en faire davantage dans notre société pour nous aider à gravir ces montagnes. Si nous sommes capables de nous surpasser, pourquoi la société ne pourrait-elle pas faire la même chose?», a-t-elle ajouté.
L’organisme a déjà proposé un plan d’affaires, mais attend toujours une réponse depuis un an.
«Le gouvernement a eu beaucoup de pain sur la planche avec la pandémie. Maintenant, il y a les élections. On va les laisser sortir de ça, mais nous n’arrêterons pas», a mentionné celle qui dit que ce dossier repose, entre autres, sur les épaules du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carman.
Questionnée à savoir si elle avait l’impression d’être mise de côté, Mme Chênevert admet qu’elle s’arrache les cheveux de la tête par moment. «Pour mettre un ascenseur dans une maison, le gouvernement offre 16 000 $. Cette somme n’a pas été indexée depuis 30 ans. Juste là, cela n’a pas de bon sens! Dans sa boîte, l’ascenseur vaut 25 000 $. Les parents sont hypothéqués et ils ne travaillent plus et ne peuvent contribuer à la société. Un enfant handicapé crée trois personnes dépendantes du gouvernement.»