Les fournisseurs en transport adapté de Montréal, Taxi Para-Adapté, Van Medic, Taxi Rosemont Transport Van Adapté et Taxelco, ont récemment prévenu le gouvernement du Québec qu’une pénurie dans le domaine du service en transport adapté dans la métropole était à nos portes et, avec elle, un imminent bris de service pour sa clientèle la plus vulnérable.
C’est un enjeu qui touche non seulement les groupes d’usagers et les fournisseurs en transport adapté, mais également toutes les sociétés de transport au Québec.
Effectivement, le secteur du transport adapté de personnes est en péril dans la métropole et ailleurs au Québec, et ce, pour plusieurs raisons : la flambée du coût de l’essence, un programme de subvention au ministère des Transports du Québec inadapté de par les montants insuffisants et du fait que les véhicules ciblés sont trop onéreux – sans compter la concurrence indirecte des taxis réguliers liée à la hausse probable du prix du taxi qui aura pour effet de réduire encore davantage l’offre en transport adapté.
Bris de service
Les chauffeurs en transport adapté déplacent des usagers à mobilité réduite ou vivant des enjeux psychosociaux importants. Cette situation problématique de bris de service entrave l’accès à des soins aux personnes handicapées, atteintes de TSA ou de dystrophie musculaire, pour ne nommer que ceux-là. Il ne s’agit pas ici d’une coquetterie, mais bien d’un besoin de service essentiel qu’il faut pallier impérativement. Il faut préserver la dignité et le droit à la santé de tous les Québécois et Québécoises. Nous sommes persuadés que le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, est du même avis.
Ainsi, nous invitons le ministre à intervenir rapidement dans l’optique d’offrir à cette classe de citoyens extrêmement vulnérables de la population les moyens de subvenir à leurs besoins. Nous proposons une hausse des budgets octroyés par le ministère des Transports du Québec aux sociétés de transport afin de rendre ce secteur d’emploi plus attractif pour la main‑d’œuvre potentielle. Il est également pressant d’augmenter les subventions pour la transformation des véhicules accessibles. Ces mesures contribueraient à assurer un service de transport adapté sécuritaire et professionnel sur l’île de Montréal et ailleurs au Québec et à maintenir un service essentiel.
Si le ministre continue de privilégier le statu quo, nous n’aurons d’autre choix que de croire qu’il abandonne les usagers du transport adapté, avec toutes les conséquences psychosociales que cela implique. Ce dernier se contentera-t-il d’un rôle de spectateur ? Nous osons croire que non.