Les athlètes olympiques canadiens ont offert des performances époustouflantes durant deux semaines et demie à Pékin. Vous avez apprécié les prestations de l’équipe féminine de hockey, avec sa capitaine Marie-Philip Poulin, les trois médailles du patineur Steven Dubois ou encore les prouesses de Maxence Parrot en surf des neiges? Eh bien, ce n’est pas terminé. Le second volet de ce grand festival sportif se poursuivra le 4 mars avec le coup d’envoi des Jeux paralympiques.
Ces deux événements multisports sont organisés par un seul et même comité. Les Jeux paralympiques font donc partie intégrante de l’entente entre le Comité international olympique (CIO) et la ville hôtesse. Cet accord formel existe depuis 2000 et est renouvelé périodiquement.
Les mêmes sites de compétitions sont utilisés. Le même service de transport est offert et la diffusion de l’ensemble des épreuves est disponible. Il est donc possible de percevoir les Jeux olympiques et paralympiques comme une grande célébration sportive.
Une pause de 12 jours sépare les deux événements afin de permettre aux nouveaux invités d’arriver sur place. Le village olympique est nettoyé de fond en comble et se transforme ainsi en village paralympique.
Lors de nombreux Jeux précédents, plusieurs améliorations en matière d’accessibilité universelle étaient apportées pendant cette période . Une rampe d’accès était ajoutée ici, une signalisation en braille là…
Maintenant, les comités organisateurs ne voient plus l’accessibilité comme une mesure temporaire, mais bien comme quelque chose de permanent, de sorte que tous les sites sont entièrement accessibles dès le départ. Un énorme point positif.
Le Comité international paralympique (CIP) vérifie tout de même l’intégralité des sites de compétitions pour s’assurer que tout est fin prêt pour le premier jour des épreuves, c’est-à-dire le 5 mars à Pékin.
Les images de marque sont remplacées. Les anneaux olympiques laissent leur place aux trois agitos paralympiques, qui signifient je bouge en latin. Pendant la transition, il y a un relais de la flamme paralympique de quatre jours et des répétitions pour la cérémonie d’ouverture.
Il s’agit d’une période très intense où l’on accueille des athlètes. Le village paralympique ouvrira ses portes le 25 février. Tous les athlètes des comités nationaux paralympiques, dont ceux du Canada, arriveront sur place jusqu’au 3 mars.
Les gens du CIP ont profité des derniers jours pour emmagasiner de précieuses informations.
« Il y a une raison pour laquelle nous appelons toujours, en plaisantant, les Jeux olympiques la dernière épreuve-test des Jeux paralympiques. Il y a toujours beaucoup d’apprentissages à apporter à notre événement. Les Jeux olympiques nous ont donné des renseignements clés sur les transports, les installations d’isolement et les protocoles COVID-19 . » – Craig Spence, porte-parole du Comité international paralympique
Comme pour les Jeux olympiques, la COVID-19 risque d’être un enjeu majeur. Si l’histoire se répète, la majorité des cas positifs seront détectés dans les premiers jours suivant l’arrivée de tout un chacun en Chine. Puis, comme l’ont démontré les JO, la bulle fermée effectuera son travail en minimisant la transmission du virus.
Il n’y aura pas moins de 78 finales à Pékin. Un total de 39 médailles d’or seront décernées aux hommes, 35 aux femmes et 4 dans des épreuves mixtes. Les compétitions se dérouleront en parahockey, en curling en fauteuil roulant, en paraski alpin, en ski paranordique, qui comprend le ski de fond et le biathlon , et en parasurf des neiges.
Tous les athlètes ont un handicap physique ou visuel. Un système de classification les regroupe, selon le type et le niveau de leur handicap, pour rendre les compétitions équitables.
Aux Jeux paralympiques de Pyeongchang, le Canada a récolté 28 médailles, dont 8 d’or. Je reviendrai prochainement sur les espoirs de médailles des Canadiens, mais on devrait, encore une fois, voir bon nombre de représentants de l’unifolié sur les marches du podium.
Il y a cependant un aspect intéressant qu’il faudra surveiller dès le début des épreuves : combien de médailles amassera la nation hôtesse ?
La Chine organise les Jeux paralympiques pour la deuxième fois, après ceux d’été en 2008. À l’annonce de l’attribution des Jeux, ses dirigeants ont immédiatement investi dans les handisports. Le pays a participé à ses premiers Jeux paralympiques d’été en 1984.
En 2000, à Sydney, les para-athlètes chinois ont obtenu 73 médailles, soit 23 de moins que les athlètes canadiens (96). Quatre ans plus tard, à Athènes, ils ont presque doublé leur récolte pour terminer au sommet du classement des médailles. Depuis ce temps, la Chine a conservé son trône aux Jeux paralympiques d’été.
La situation est beaucoup moins rose aux Jeux d’hiver. La Chine n’a gagné qu’une seule médaille en cinq participations jusqu’à présent. L’équipe mixte de curling en fauteuil roulant a décroché l’or en 2018.
La formation chinoise de parahockey sera toutefois à surveiller. Elle pourrait causer de grandes surprises au stade national intérieur, et c’est déjà presque une certitude qu’elle aura plus de succès que l’équipe olympique de hockey.
Le programme a été fondé en 2016. Un groupe d’athlètes qui répond aux exigences de classification a été regroupé et s’entraîne sans arrêt depuis. La Chine a gravi les échelons un à la fois. Elle a remporté la médaille d’or du groupe C en 2018, avant de terminer 3e du groupe B en 2019.
L’an dernier, au Championnat du monde du groupe B, en Suède, les Chinois ont aisément été sacrés champions. Le match le plus serré, contre le pays hôte, s’est conclu avec un pointage de 6-1. La Chine a marqué 61 buts et n’en a accordé que 2.
Au lendemain de la cérémonie d’ouverture, elle se mesurera pour la première fois aux puissances mondiales de ce sport. Ce ne sera pas facile, mais il sera intrigant de voir comment les hockeyeurs chinois réagiront à la maison.