Sur l’avenue des Pins, récemment réaménagée, les trottoirs sont continus et plus élevés que la chaussée alors les sempiternels lacs de gadoue qui obligent les piétons à des acrobaties aux intersections ne se sont pas formés lors de la première fonte soudaine de neige à Montréal.
Premier test réussi, donc, pour ces nouvelles intersections anti-gadoue, a pu constater Le Journal sur place mercredi.
À l’angle de Henri-Julien et de l’avenue des Pins sur Le Plateau-Mont-Royal, les piétons n’ont pas à jouer à saute-trou d’eau, tandis que les remorqueuses font retentir leurs sirènes pendant le déneigement.
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Sous la pluie froide, une femme qui chemine prudemment avec une canne s’arrête pour tâter du pied la rue devant le trottoir.
«Je vois seulement partiellement d’un seul œil et je vérifie le terrain immédiatement devant moi avant de traverser», explique Patricia Landry, une résidente du quartier.
Plusieurs contournent les étangs de «sloche» si fréquents autour des coins de rue, mais Mme Landry n’a pas ce luxe, à défaut de pouvoir bien voir l’obstacle.
Autoroute à piétons
«Je vois un peu devant moi, et partout ailleurs c’est gris… Même s’il y a un gros trou d’eau, je passe dedans parce que je ne peux pas voir où il commence et où il se termine», confie-t-elle.
Le trottoir de l’avenue des Pins, devenu en hiver une sorte d’autoroute à piétons, sera la voie privilégiée par Mme Landry lors des intempéries.
Aussi loin que porte notre regard vers l’ouest à partir de la rue Saint-Denis, le trottoir sur des Pins semble dégagé.
«Je sors au cinéma du Parc de soir et je vais utiliser des Pins parce que ça me semble plus sécuritaire que les rues avoisinantes», annonce Lorraine Hébert.
«J’ai 70 ans et je marche beaucoup. Ce réaménagement de la rue fait vraiment mon affaire, surtout en hiver», ajoute la résidente du Plateau-Mont-Royal.
Bémols
Alors que le trottoir est-ouest semble effectivement totalement sans gadoue, le passage nord-sud n’est pas exempt de flaques d’eau, puisque des rigoles menant aux bouches d’égout y ont été aménagées.
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«Il y avait un petit lac à contourner hier pour ceux qui traversaient», me confirme un habitué de l’avenue qui préfère taire son nom.
«La peinture des lignes blanches a tendance à devenir glissante lorsque ça gèle», fait-il aussi remarquer.
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Chose certaine: des trottoirs continus un peu plus élevés que la chaussée, par la grâce de la gravité, ça semble éliminer les petits lacs Ontario qui se forment autour des coins de rue normaux.
Ça ne prend pas la tête à Newton pour comprendre ça.
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.