
Les chercheurs disent qu’en analysant le schéma des mouvements, l’intelligence artificielle peut prévenir les chutes des personnes qui ont été victimes d’un AVC.
Des chercheurs de l’Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, suggèrent que l’intelligence artificielle et l’informatique vestimentaire peuvent améliorer les chances de survie des victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Gustavo Balbinot, un professeur adjoint en rééducation neurologique, dit que la recherche ouvre la voie à la mise au point de nouvelles techniques visant à faciliter la réadaptation d’une victime d’un AVC.
Ces découvertes peuvent aussi aider ceux qui ont des difficultés à garder leur équilibre, comme ceux souffrant de vertige ou d’une blessure à la colonne vertébrale, mentionne-t-il.
L’étude a été publiée dans la revue Clinical Rehabilitation.
Les chercheurs ont placé des capteurs sur plus de 50 survivants d’un AVC. Ils ont ensuite utilisé ces données pour générer des modèles de mouvement.
« C’est comme lorsqu’on lance une pierre dans l’eau, cela provoque de petites vagues, décrit le Pr Balbinot. On obtient les ondes d’un mouvement. », Pr Gustavo Balbinot
L’étude indique que les gestes d’un survivant d’un AVC sont plus lents, ce qui laisse entendre une certaine prudence. Les membres du groupe de contrôle, qui bénéficie d’une bonne santé, ont des gestes plus rapides, plus saccadés, note le Pr Balbinot.
L’équipe du Pr Balbinot a mis au point un logiciel qui divise les modèles de mouvement en section de trois secondes. Ce logiciel peut détecter un changement dans le modèle, indiquant un risque de chute, ce qui peut grandement nuire à un patient se rétablissant d’un AVC.
« C’est le logiciel qui est magique, lance-t-il. Toutes les trois secondes, il peut détecter une forte oscillation dans un mouvement. », Pr Gustavo Balbinot
L’objectif du Pr Balbinot est de parvenir à intégrer l’informatique vestimentaire, comme des montres intelligentes, afin d’aider des patients à éviter de faire des chutes dangereuses.

Lorsqu’ils effectuent des mouvements difficiles, les survivants d’AVC pourraient évaluer le risque de chute avec des appareils intelligents, estiment les chercheurs.
Si le logiciel détecte un changement dans l’oscillation d’un mouvement, il pourra prévenir le patient du danger.
« Les gens peuvent amorcer un geste dangereux sans s’en rendre compte. Et ils tombent », dit le chercheur.
Il ajoute que la fenêtre des trois secondes permet de transmettre un message recommandant à un patient de ralentir et éviter de prendre des risques.
« Le logiciel peut nous prévenir que nous nous plaçons en danger et qu’il vaut mieux s’asseoir pendant un instant. », Gustavo Balbinot
Le Pr Balbinot dit que les prévisions du logiciel seront plus sûres au fur et à mesure que le temps s’écoule.
« L’algorithme peut tirer des leçons avec le temps, souligne-t-il. Le logiciel peut vraiment apprendre ce qui est bon ou mauvais pour chaque personne. », Gustavo Balbinot
Les capteurs placés sur chaque participant indiquaient la vitesse et la direction de chaque mouvement. La technologie est assez avancée pour que ces moniteurs puissent être installés dans un vêtement du patient.
Selon l’étude, les médecins pourront interpréter les données de façon à mieux renseigner leurs patients.
« L’installation de machines pouvant apprendre peut aider à personnaliser les stratégies de réadaptation de chaque individu en identifiant ses modèles de mouvement et en prédisant les dangers qui en découlent. », extrait de l’étude
« Les prochaines recherches porteront sur l’utilisation à long terme de ces appareils et leur efficacité au sein d’une population variée de patients. », extrait de l’étude