Certains parents payent de leur poche pour les services privés d’orthophonistes, de psychoéducateurs ou de psychologues au privé, tandis que d’autres obtiennent des remboursements de leurs centres de services scolaires (CSS), a déclaré mardi le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.
« Ce n’est pas une approche uniforme d’un centre de services scolaires à l’autre », a déclaré le ministre lors de l’étude des crédits budgétaires de son ministère, à l’Assemblée nationale.
Sa déclaration tranchait avec un engagement de son prédécesseur, Jean-François Roberge. En octobre 2021, ce dernier avait envoyé une lettre aux directeurs généraux des CSS. Dans celle-ci, il leur demandait de se tourner vers le secteur privé, en dernier recours, si leur CSS était incapable de fournir « les services [que l’organisme scolaire] juge requis pour un enfant ».
La lettre du ministre Roberge était une réaction à un article du Journal de Québec qui rapportait le cas d’Anaïs Bouchard Poulin, une élève de maternelle 4 ans avec un trouble du langage. Ses parents, qui avaient dû avoir recours à des services privés pour aider leur fille, avaient dénoncé cette situation en se tournant vers la députée solidaire Christine Labrie.
Pas de politique de remboursement
Vérification faite auprès de Québec solidaire, la famille d’Anaïs Bouchard Poulin a obtenu un remboursement, tel que promis par le ministre Roberge. Or tous les parents québécois ne peuvent pas s’attendre à un dédommagement pour autant.
« Pour les parents qui décident d’aller au privé, il n’y a pas de politique de remboursement », a affirmé le ministre Drainville mardi.
« Votre prédécesseur disait : “les parents, vous allez être remboursés, je m’engage à ça”, lui a rappelé la députée Ruba Ghazal, de Québec solidaire. Je vois là une contradiction entre ce que vous dites et ce que votre prédécesseur disait. »
Au terme de son échange avec sa collègue, M. Drainville a déclaré que « certains CSS ont une politique de remboursement », tandis que d’autres n’en ont pas.
« Donc, certains centres de services scolaires peuvent décider de ne pas le faire ? », a demandé Mme Ghazal, en référence au remboursement de services au privé. Le ministre Drainville a acquiescé.