Montréal songe à déployer des navettes autonomes sur plusieurs artères commerciales

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Les navettes autonomes, qui seront en service à compter du mois d’octobre sur la Plaza Saint-Hubert, pourraient être déployées sur d’autres artères commerciales au cours des prochaines années. La Ville de Montréal estime que ce mode de transport offre beaucoup de possibilités d’applications et envisage de l’utiliser pour des projets tels que le transport de passagers entre le Grand parc de l’Ouest et la future station du Réseau express métropolitain (REM).

Comme le rapportait Le Devoir mardi, les navettes autonomes effectueront un circuit de deux kilomètres sur les rues Saint-Hubert et Saint-André, entre les rues Jean-Talon Est et Beaubien Est, dans le cadre d’un projet-pilote qui débutera le mois prochain. Le trajet comportera sept arrêts et les deux minibus électriques rouleront sept heures par jour et cinq jours par semaine.

Les navettes ne comporteront pas de chauffeur, mais un opérateur sera présent à bord en tout temps, compte tenu des exigences du ministère des Transports du Québec (MTQ). Dotés de capteurs, ces véhicules détecteront la présence d’automobiles, de cyclistes et de piétons et réagiront en conséquence. Ils rouleront à une vitesse maximale de 20 kilomètres à l’heure.

Les navettes peuvent accueillir jusqu’à 15 passagers, mais en raison des règles sanitaires en vigueur, la capacité sera limitée à cinq passagers.

La Ville voit dans ce projet une façon de parfaire ses connaissances dans ce mode de transport appelé à se développer. Elle avait testé les navettes autonomes pour transporter des passagers entre le Parc olympique et le marché Maisonneuve en 2019. Cette fois, ces navettes circuleront dans un environnement à caractère commercial.

« C’est notre deuxième projet-pilote pour tester le potentiel et l’efficacité de ces navettes. On n’est pas à l’étape de prétendre quant à une offre de service complémentaire. Mais on croit qu’il y a un avenir très radieux pour les navettes autonomes sur nos artères commerciales », a indiqué mercredi Éric Alan Caldwell, responsable de la mobilité au comité exécutif.

La première phase du projet-pilote se terminera en décembre car l’hiver cause encore problème, selon l’opérateur Keolis qui a fait rouler des véhicules semblables en conditions hivernales à Candiac et en Suède. Le problème n’est pas la neige au sol, mais bien la neige qui tombe, explique Sheherazade Zekri, directrice des nouvelles mobilités du Groupe Keolis. « Cela a le même effet que va produire une pluie un peu forte qui empêche les capteurs de permettre le positionnement et la géolocalisation fine du véhicule et qui va, du coup, amener des perturbations », dit-elle. 

La deuxième phase du projet se déroulera de mai à juillet 2022.

Ce projet-pilote, dont le coût est estimé à 1,1 million $, est réalisé en vertu d’une entente de cinq ans conclue avec le ministère des Affaires municipales.

La Société de développement commercial (SDC) de la Plaza Saint-Hubert voit d’un bon œil ce projet qui devrait attirer la curiosité des visiteurs. « C’est un projet avant-gardiste. Ça va mettre la Plaza de l’avant. Avec les travaux qui ont été faits, c’est un avantage ajouté pour les commerçants », croit Catherine Lecompte, membre du conseil d’administration de la SDC de la Plaza Saint-Hubert.

Depuis les travaux majeurs réalisés sur la Plaza Saint-Hubert, cette artère est devenue une rue partagée où les automobilistes cohabitent avec les cyclistes et les piétons. « Ce n’est plus un boulevard où on peut rouler à 100 km/h. Je ne vois pas en quoi ce projet peut nuire. Au contraire, ce n’est que du positif », estime Mme Lecompte.

Publié le 08 septembre 2021
Par Jeanne Corriveau