Les quadriporteurs, triporteurs et même les scooters sont de plus en plus nombreux et représentent un danger sur les pistes cyclables, dénonce un cycliste de Québec, qui lance une pétition pour que ça change.
Jacques Mailhot circule depuis des années sur les pistes cyclables de la ville.
La cohabitation avec les divers usagers s’est toujours bien passée, sauf depuis cette année, où il remarque une recrudescence importante du nombre de quadriporteurs, triporteurs et fauteuils roulants motorisés, ces petits véhicules électriques aussi appelés aides à la mobilité motorisées.
«Cet été, c’est pas possible comme il y en a comparativement aux autres étés», dit-il.
Il y a même des scooters qui se permettent d’emprunter les voies réservées aux cyclistes. «Tout à l’heure, j’en ai vu deux!» s’insurge-t-il.
Légal ou pas?
Dans l’état actuel de la réglementation, les mobylettes et autres motos sont interdites sur les voies cyclables, alors que les aides à la mobilité y sont permises.
Même s’ils ont le droit d’y circuler, M. Mailhot considère que ces petits véhicules électriques représentent autant un danger pour les autres usagers.
«Ils sont parfois aussi larges que la voie», dit en entrevue le cycliste.
La pétition, déposée sur le site change.org, demande au ministère des Transports de revoir sa réglementation.
Elle affirme que «le degré de danger vient d’augmenter de façon considérable. Nous devons constamment porter attention pour ne pas avoir d’accident lors de rencontres avec ces véhicules motorisés. Notre sécurité devient un enjeu. Dépasser un cycliste ne représente pas un danger. Dépasser un véhicule motorisé qui occupe 80 % de la voie représente un danger plus grand.»
Lors du passage du Journal à la piste cyclable située près du domaine Maizerets, une dizaine de véhicules électriques sont passés sur la voie en l’espace de quelques minutes.
«Les conducteurs se mettent quasiment sur le pilote automatique», déplore Jacques Mailhot.
Accessible à tous
Chez les détaillants, on précise qu’on n’a pas besoin d’une prescription du médecin ou d’une condition médicale particulière pour faire l’acquisition d’un quadriporteur, qui se détaille entre 1000 $ et 5000 $.
«Beaucoup de gens les achètent comme moyen de transport. Ça ne coûte rien en essence, c’est moins gros qu’une voiture et on peut se promener partout.»
M. Mailhot ne veut pas exclure ces usagers, mais estime que leur place est davantage en bordure de la voie de circulation. «Chaque type de véhicule à sa place.»
Permis sur les pistes cyclables
- – Vélos
- – Piétons
- – Patins à roues alignées
- – Trottinettes
- – Planches à roulettes
- – Triporteurs, quadriporteurs, fauteuils roulants motorisés
Interdit sur les pistes cyclables
- – Motos
- – Scooters
- – Véhicules motorisés immatriculés
Les contraventions sont très rares
Au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), il est très rare qu’on remette des contraventions à des conducteurs de scooter pour avoir emprunté une piste cyclable.
Le porte-parole du SPVQ David Poitras explique que les véhicules motorisés et immatriculés comme les motos, mobylettes et autres cyclomoteurs sont interdits sur les pistes cyclables.
Même si plusieurs personnes ont confié au Journal en avoir vu, ils sont peu nombreux à se faire prendre. «C’est vraiment des cas d’exception», indique M. Poitras, qui confirme que les contraventions pour cette infraction sont «très, très rares».
En contrepartie, depuis 2015, les aides à la mobilité motorisées, comme les triporteurs, quadriporteurs et fauteuils roulants motorisés, sont permises sur les pistes. C’est un projet-pilote qui a pour but d’évaluer quelle place donner à ces nouveaux usagers de la route.
Dans le néant
«Avant le projet pilote, il n’y avait pas de catégorie pour eux dans le Code de la sécurité routière», informe Mila Roy, porte-parole du ministère des Transports.
«On veut évaluer leur place sur le réseau et faire des règlements pour eux.» La réflexion se poursuit jusqu’en 2020, et tous les usagers sont consultés.
Entre-temps, la police souligne que les aides à la mobilité peuvent circuler tant en bordure de rue, où ils sont soumis aux mêmes règles que les cyclistes, que sur les pistes cyclables.
Sur celles-ci, il n’y a pas de règlement particulier. «On invite à la cohabitation entre tous les usagers», souligne M. Poitras.