RAAMM- Aménagements urbains extérieurs : le virage vers l’accessibilité universelle doit s’accélérer

Montréal, le 14 juin 2021 — Après de longs mois de confinement et de mesures sanitaires strictes, les rues de Montréal retrouvent enfin leur vitalité. Or, loin d’être accessibles pour tous, les espaces publics extérieurs peuvent représenter un véritable parcours à obstacles pour les personnes ayant un handicap, et notamment celles ayant une limitation visuelle.

Alors que les espaces publics devraient pourtant être pensés et conçus pour l’ensemble de la population, le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) déplore que les principes d’accessibilité universelle ne soient pas systématiquement respectés dans l’aménagement de ces espaces. Bien que la Ville de Montréal se soit dotée de divers plans d’action en matière d’accessibilité universelle, force est de constater que ce virage ne s’est pas encore pleinement réalisé.

Selon un récent sondage effectué par le RAAMM, plus du quart des personnes ayant un handicap visuel ne sont pas en mesure de se déplacer de manière autonome et sécuritaire dans leur quartier.

Des trottoirs encombrés, des terrasses mal délimitées ou du mobilier urbain mal disposé constituent autant d’obstacles qui entravent la circulation et l’orientation des personnes ayant un handicap visuel, en plus de compromettre grandement leur sécurité et leur capacité à se déplacer de manière autonome. « Les personnes qui vivent avec un handicap visuel n’ont pas la possibilité de repérer visuellement la présence d’éléments dangereux sur leur chemin; des aménagements mal conçus entraînent des risques de blessures. Certaines personnes évitent tout simplement de sortir seules de chez elles », indique Pascale Dussault, directrice générale du RAAMM.

Des solutions inclusives simples et efficaces existent pourtant. Aménager les terrasses hors du corridor piétonnier ou installer des systèmes de signalisation sonore par exemple permet en effet de réduire les obstacles à la mobilité et de favoriser des déplacements sécuritaires. Pascale Dussault souligne également que « l’application des principes d’accessibilité universelle ne bénéficie pas seulement aux personnes ayant un handicap, mais à l’ensemble de la population, y compris les personnes âgées, les familles et toute autre personne dont la mobilité peut être réduite ».

À l’approche de l’été, le RAAMM exhorte la Ville à prendre pour de bon le virage de l’accessibilité universelle. « Si les espaces publics extérieurs ne sont pas conçus dans une approche inclusive, nombre de personnes ayant un handicap ne pourront en profiter cet été », indique Pascale Dussault.

Au Québec, 205 000 personnes auraient un handicap visuel, soit 3,2 % de la population.* La majorité d’entre elles résideraient dans la grande région de Montréal.