En vue des discussions pré-budgétaires du mois prochain, Centraide réclame, au nom des organismes communautaires qu’elle représente, un financement robuste pour les aider à subvenir à leurs besoins.
Des organismes communautaires de l’Est-du-Québec, à bout de souffle, exigent d’être entendus par le gouvernement du Québec, alors que le milieu traverse une crise importante.
La précarité n’affecte pas que les personnes dans le besoin, mais aussi le personnel des organismes.
« Des employés des organismes communautaires n’arrivent pas à joindre les deux bouts, doivent eux-mêmes recourir au service des banques alimentaires parce qu’ils n’y arrivent pas, parce que le rehaussement des salaires n’est pas possible, parce que leur financement n’est pas assuré. », décrit la directrice régionale du Bas-Saint-Laurent pour Centraide, Maïté Blanchette Vézina.
Dans une lettre ouverte publiée samedi matin, Centraide interpelle le gouvernement québécois et lui demande de hausser considérablement les sommes réservées aux organismes communautaires lors de la préparation de son prochain budget, le mois prochain.
« Ce n’est pas une dépense, mais plutôt un investissement social. On parle ici de millions et de milliards. » – Maïté Blanchette Vézina, directrice régionale du Bas-Saint-Laurent pour Centraide
« La pandémie a exacerbé les besoins des organismes communautaires, parce que ces besoins sont le reflet des besoins de la communauté et des personnes. Et ces besoins sont plus complexes que jamais », affirme pour sa part Joanie Francoeur-Côté, directrice générale de Centraide Duplessis.
Des organismes saluent la rare prise de position de Centraide, une instance qui ne se prononce pas d’habitude sur la scène publique. Pourquoi s’arrêter là, se demandent certains?
« On aimerait aussi les entendre notamment sur le salaire minimum ou les conditions des personnes sur l’assistance sociale, qui sont des leviers structurants pour la lutte contre la pauvreté. Centraide en fait sa mission, donc pourquoi ne pas aussi se lancer sur cette lignée-là? », lance Shawn Bourdage, coordonnateur de la Table régionale des organismes communautaires de la Côte-Nord.
Des acteurs locaux espèrent pour leur part que l’argent qui sera investi auprès des organismes pourra être distribué de manière plus équitable.
« Ça crée des iniquités de financement et des trous dans le filet social, et ça crée des partenaires affaiblis à côté de partenaires forts. C’est le fun, on veut voir tout le monde être fort, pas juste une petite gang », soulève Geneviève Giguère, coordonnatrice générale du Regroupement des organismes communautaires de la Gaspésie et des Îles.
Des actions concertées ont été organisées à l’échelle de la province et débuteront dès lundi. Pendant une semaine, une multitude d’organismes québécois rallieront leurs voix pour presser le gouvernement à les aider à traverser une crise qui gruge le tout dernier des filets sociaux.