Toulouse: On vous dit tout sur l’arrivée du contrôle automatique du stationnement

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Le 16 août, Toulouse déploiera deux voitures « Lapi » qui contrôlent l’acquittement du stationnement par lecture des plaques. Un système qui pourrait compliquer la vie des personnes à mobilité réduite

A compter du 16 août, Toulouse contrôlera le respect du stationnement payant grâce à des voitures Lapi, qui lisent automatiquement les plaques. L’arrivée de ce procédé inquiète les associations de défense des handicapés qui bénéficient du stationnement gratuit. Pour éviter les verbalisations par erreur, elles devront faire la démarche volontaire de signaler leur véhicule dans une base de données municipale.

Du 1er au 15 août, comme le veut la tradition, le stationnement de surface sera gratuit à Toulouse. Mais au lendemain de cette trêve, l’affaire va se corser pour les resquilleurs. Après Paris, Bordeaux ou encore Marseille, la Ville rose passera au système Lapi, pour Lecture automatisée des plaques d’immatriculation. Deux voitures banalisées équipées de ce système, et déjà en test en ce moment, sillonneront les rues, comparant les plaques scanner à celles enregistrées dans les horodateurs, dans le listing du stationnement résident ou encore sur l’appli Park Now. Pour les véhicules en infraction, un agent municipal, assis côté passager, validera manuellement, « et avec discernement », la prune via son terminal.

Alors, rassurez-vous quand même, les Lapi ne vont pas dès le 16 août contrôler l’intégralité des 16.000 places payantes de surface. « Nous allons commencer progressivement en privilégiant la qualité à la quantité, promet Emilion Esnault, l’ajoint à la Sécurité. Le but est d’améliorer le partage de l’espace public en facilitant le turn-over ». L’élu voit aussi dans cette automatisation la possibilité de « dégager du temps pour d’autres tâches, comme le contrôle des zones bleues ou du stationnement gênant ».

Une complication pour les personnes handicapées

Mais la machine, aussi perfectionnée soit-elle, ne peut pas tout. Elle sera notamment incapable de détecter le macaron des personnes à mobilité réduite (PMR) qui leur permet de stationner gratuitement, partout et tout le temps. Pour pallier cette lacune du Lapi, les horodateurs délivreront à ceux justifiant du macaron un ticket « de stationnement gratuit valable 24 heures », avec l’inconvénient de devoir se déplacer jusqu’au parcmètre. Sinon, l’application offrira la même fonction. Et la mairie, après avoir regardé ce qui se fait dans d’autres villes, propose une troisième solution : faire enregistrer volontairement sa plaque dans une base de données que les terminaux Lapi pourront consulter. Mais la démarche n’est valable que pour un seul véhicule.

La disposition, votée vendredi en conseil municipal, s’est heurtée à la profonde hostilité d’Odile Maurin. La conseillère d’opposition, clouée dans un fauteuil roulant et présidente de l’association Handi-Social, craint une « pluie de PV sur les conducteurs handicapés ». Elle considère surtout que « cela va représenter des contraintes supplémentaires pour des personnes qui ont déjà énormément de difficultés quotidiennes », notamment quand elles circulent dans le véhicule d’un auxiliaire différent chaque jour. L’Association des paralysés de France (APF) se montre tout aussi réticente. Elle rappelle qu’une personne handicapée peut être amenée à utiliser des « véhicules différents dans le cadre de sa vie professionnelle, sociale ou privée ».

Emilion Esnault assure qu’un contrôle « humain » suppléera le Lapi pour les macarons et que les PMR verbalisées par erreur n’auront pas à payer le fameux « Forfait post-stationnement » avant de le contester directement sur le site Internet de la Ville.

Publié le 03 juillet 2022
Par Hélène Menal