Un programme de recherche démarré il y a onze ans au centre NeuroRestore du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), en Suisse, a donné lieu à la création d’un implant électrique connecté qui a permis à neuf patients paralysés après une lésion de la moelle épinière de remarcher. Plus encore, la création de ce dispositif a permis l’identification des neurones permettant une restauration de la marche, explique France Inter, ce mercredi.
Activer des neurones réparateurs
Grâce à cet implant électrique et une rééducation intensive, l’un des patients, paralysé des membres inférieurs depuis un accident de moto en 2017, peut désormais marcher un kilomètre avec le soutien d’un déambulateur. Il peut également monter des escaliers.
La particularité de cette nouvelle technologie est de combiner l’impulsion électrique et l’optogénétique. Il est ainsi possible pour les chercheurs d’activer ou d’inhiber certains neurones afin de stimuler les fonctions auxquels ils sont associés, comme ici la récupération de la motricité. Les neurones ciblés fonctionnent comme interface entre le cerveau et la moelle épinière et entraînent la production de l’activité musculaire.
Mise sur le marché d’ici 5 ans
Pour les découvrir, les équipes du NeuroRestore, co-dirigées par le professeur Grégoire Courtine et Jocelyn Bloch, ont d’abord mis en place leur implant électrique sur des souris. Grâce à des tests, ils ont pu isoler cette famille de neurones. « Ils étaient connus mais pas jugés essentiels dans la production de la motricité », a précisé Grégoire Courtine, cité par nos confrères.
Avec ces premiers résultats concluants, Jocelyn Bloch espère que leur dispositif pourra être plus largement proposé. Une étude clinique avec au moins 60 patients va d’abord devoir être menée dans un an et demi. La mise sur le marché de l’implant ne devrait quant à elle intervenir que dans cinq ans.